Les effets indésirables de la prise au long cours d’IPP, classe thérapeutique disponible sur le marché depuis près de 40 ans, sont maintenant décrits dans la littérature et doivent être connus des hépato-gastroentérologues : hypomagnésémie, augmentation du risque fracturaire, infection digestives (notamment à C. difficile…)… (AGA, Gastroenterology 2017 ; 152 : 706-15). Ceci a fait émerger l’idée de « dé-prescription » de ces traitements (AGA Clinical Practice Update on De-Prescribing of Proton Pump Inhibitors: Expert Review, Gastroenterology, avril 2022).
Des modifications du microbiote intestinal sous IPP sont attendues et, de fait, décrites (Jackson et al, Gut 2016). Dans la mesure où ces changements sont impliqués dans la physiopathologie du syndrome métabolique, des stéatopathies métaboliques et de la résistance à l’action de l’insuline, la question d’une relation entre prise au long cours d’IPP et diabète de type 2 est pertinente. Il n’y a pas ici, même dans un sous-groupe, d’analyse du microbiote. Quelques questions peuvent également se poser : y a-t-il des facteurs prédictifs a la survenue de diabète sous IPP ? Quand est-il de l’effet éventuel sur le poids… ? La physiopathologie reste ainsi encore incertaine (et probablement multiple). Il apparait donc important de faire la part entre ce facteur (« iatrogène » en partie) et les autres liées à la sédentarité, la génétique et l’alimentation ainsi que les interactions entre ces divers facteurs de risque.
Cette étude cas-témoin semble confirmer, en population générale, 3 études prospectives, sur une population plus ciblée (travailleurs) réalisées aux USA où il était objectivé une augmentation du risque de 24%, risque lié de plus à la durée du traitement (Yuan et al, Gut 2021). A noter par ailleurs qu’il s’agit d’Effet classe, donc non lié à une molécule spécifique.