Constituant un des graals de l’oncologie moderne, le ciblage spécifique de la cellule tumorale par un agent anticancéreux est désormais possible grâce à la radiothérapie interne vectorisée (RIV).
On ne présente plus l’essai NETTER-01, essai randomisé de phase III ayant permis de démontrer l’intérêt de la RIV par 177Lu-DOTATATE (LUTATHERA) dans les tumeurs neuroendocrines de l’intestin moyen ou de primitif inconnu, bien différenciées de grade G1 et G2 et fixant intensément en imagerie des récepteurs de la somatostatine. En comparaison au doublement de la dose d’analogues de la somatostatine, la RIV était associée à une médiane de survie sans progression (SSP) de 28.4 mois vs 8.5 mois dans le bras octréotide double dose (HR 0,18 ; IC95% : 0,11 – 0,29). Récemment, ont été publiées les données de survie globale (SG) et de tolérance avec une médiane de suivi de 76.3 mois. En intention de traiter, le 177Lu-DOTATATE augmentait la médiane de SG de 11,7 mois (36,3 mois avec l’octréotide double dose vs 48 mois). La différence n’était pas significative, en partie car 36 % des patients du bras contrôle ont pu bénéficier d’un cross-over. En utilisant la méthode RPSFT (Rank-preserving structured failure time analysis), méthode statistique permettant de s’affranchir du crossover dans les essais randomisés afin d’estimer le résultat du bras contrôle, la SG médiane du bras contrôle était estimée à 30.9 mois. Deux patients (2 %) ont développé un syndrome myélodysplasique, l’un des 2 étant décédé des suites de cet effet secondaire 33 mois après la randomisation. Aucun cas de leucémie aiguë n’a été rapporté. Il n’y avait pas de différence en termes de toxicité rénale entre les 2 bras.