Cette étude prospective a consisté à faire un prélèvement anal à la recherche de papillomavirus chez des patients qui venaient au CHU de Besançon pour une coloscopie sous anesthésie générale quelle qu’en soit l’indication. Les patients étaient également questionnés sur leur sexualité et leurs antécédents.
Entre avril 2012 et avril 2015, 536 patients ont été inclus, parmi eux 469 ont finalement été étudiés. Il s’agissait de 227 hommes (48,4%) et de 242 femmes, d’âge médian de 54 ans (18-86), dont la moitié environ ont accepté de fournir des données sur leur sexualité. Un patient était traité pour une infection par le VIH. L’indication de la coloscopie était un dépistage du cancer colorectal (45,6%), des saignements et/ou une anémie, des troubles du transit, des douleurs abdominales, une MICI, etc.
Parmi ces 469 patients, 160 (34,1% au total, 24,2% des hommes et 43,4% des femmes) avaient au moins un papillomavirus identifié. Il y avait un seul génotype chez 62,5% des patients et plusieurs (moyenne de 1,6 allant de 1 à 5) chez les autres. Il s’agissait de génotypes à haut risque oncogène dans 53,1% des cas (16, 51, 52, 39...). En analyse multivariée, les facteurs de risque d’infection par papillomavirus à haut risque oncogène étaient le sexe féminin, le tabagisme actif, un grand nombre de partenaires sexuels, un antécédent d’infections sexuellement transmises et un traitement immuno-suppresseur.
Dans la population étudiée, 101 patients (42,6% d’hommes) avaient une MICI (69,3% de maladies de Crohn) dont 34,7% (68,6% des femmes) avaient au moins un papillomavirus identifié. Il s’agissait de génotypes à haut risque oncogène dans 74,3% des cas. Par rapport au reste de la population, les patients atteints de maladie de Crohn étaient significativement plus souvent infectés par des génotypes à haut risque oncogène (30% versus 18,1% ; P = 0,005). En analyse bivariée, le tabagisme était un facteur de risque d’infection par ces génotypes à haut risque.