Le choix du mode d’accouchement chez une patiente enceinte atteinte de MICI est une question épineuse. En effet, la littérature sur le sujet est pauvre et non concordante. C’est la raison pour laquelle nous rapportons les résultats de cette étude britannique.
L’objectif était d’étudier les conséquences périnéales d’un accouchement par voie basse chez des femmes atteintes de MICI. Les auteurs ont ainsi comparé 179 patientes atteintes de maladie de Crohn (n=90), de RCH (n=79) ou de colite inclassée (n=10) à 31 528 femmes « non MICI » ayant accouché dans une maternité de Leeds entre 2014 et 2018. La plupart des femmes n’avaient pas d’antécédent d’atteinte ano-périnéale de leur MICI (73,4 %).
La première information est que la césarienne était plus fréquente chez les femmes atteintes de MICI (30,2 versus 20,8 %) (p=0,0021, RR 1,45, IC 1,16-1,81). Et l’indication de césarienne était connectée à la MICI dans 40 % des cas (antécédent de lésion ano-périnéale, anastomose iléo-anale, lésions ano-rectales actives).
La deuxième information est que le risque de survenue de déchirures périnéales de grade 3 (périnée complet) ou de grade 4 (périnée complet compliqué), c’est-à-dire graves en termes de préjudice fonctionnel, était non différent selon que les femmes avaient (2,23 %) ou non (3,40 %) une MICI (p=0,35, RR 0,64, IC 0,24-1,68).
La dernière information était qu’un antécédent d’atteinte ano-périnéale n'était pas associé à un sur-risque de déchirure périnéale de grade 3 ou 4.