Les patients atteints d’un cancer du pancréas métastatique mutés BRCA1 ou 2, constituent un petit sous-groupe parmi les cancers du pancréas. L’olaparib, inhibiteur PARP (poly-ADP-ribose-polymérase) a montré une efficacité dans les cancers de l’ovaire et du poumon, ainsi qu’en traitement d’entretien (phase 2) dans les cancers du pancréas métastatiques mutés.
Il s’agit dans cet article de l’étude POLO, étude randomisée en double aveugle contre placebo de phase 3, qui a pour but d’évaluer l’efficacité de l’olaparib en traitement d’entretien, chez des patients mutés BRCA1 ou 2, dans le cancer du pancréas métastatique, sans progression durant la première ligne de chimiothérapie à base de sels de platine (au moins 16 semaines).
Randomisation avec un ratio 3 :1. Le traitement était délivré en comprimé, 300 mg deux fois par jour, vs placebo. L’objectif principal était la survie sans progression. 3 315 patients ont été sélectionnés, 154 ont finalement été randomisés (92 dans le groupe traité, vs 62 dans le groupe placebo). La médiane de survie sans progression était significativement plus longue dans le groupe olaparib que dans le groupe placebo, 7,4 mois vs 3,8 mois, avec un hazard ratio pour la survie sans progression ou le décès de 0,53 (95 % intervalle de confiance [CI], 0,35 à 0,82; P = 0,004). On ne retrouvait par contre pas de différence en terme de survie globale (18 mois). Deux ans après le début du traitement du cancer, 22,1 % des patients dans le groupe olaparib contre 9,6 % dans le groupe placebo n’avaient pas progressé. On ne retrouvait pas de différence en terme de qualité de vie. Les effets indésirables n’étaient pas plus sévères que ceux retrouvés habituellement dans les chimiothérapies de ce type, et principalement hématologiques.
La question posée par ce travail était : est-ce qu’il y a un intérêt à donner un traitement de maintenance par olaparib, chez les patients mutés BCRA dans le cancer du pancréas métastatique, après stabilité sous traitement de première ligne par platine ?
La réponse est oui puisque la survie sans progression était supérieure au placebo sous traitement d’entretien par olaparib.