Près de la moitié des patients atteints de rectocolite hémorragique (RCH) qui subissent une coloproctectomie avec anastomose iléale-anale (AIA) auront par la suite au moins un épisode de pochite, et parmi eux, un cinquième aura une pochite chronique.
Le traitement des pochites chroniques, antibio-résistantes ou antibio-dépendantes, est difficile, et rares sont les essais randomisés permettant d’appuyer les stratégies thérapeutiques.
Il s’agit ici d’un essai industriel randomisé de phase 4, en double aveugle, évaluant le védolizumab chez des patients souffrant d’une pochite chronique compliquant une AIA pour RCH. Les patients ont été assignés (dans un rapport 1:1) pour recevoir du védolizumab par voie intraveineuse à une dose de 300 mg ou un placebo aux semaines 0, 2, 6, 14, 22 et 30. Tous les patients ont reçu de la ciprofloxacine concomitante durant les 4 premières semaines de l’essai. Le critère d'évaluation principal était la rémission évaluée à 14 semaines et définie un indice d'activité de la pochite modifié (mPDAI) ≤ 4 et une réduction par rapport au départ de ≥ 2 points. Le mPDAI est un score composite comprenant des symptômes cliniques et des lésions endoscopiques. Parmi les critères secondaires, la réponse et la rémission ont été évaluées à 34 semaines. Parmi les 102 patients randomisés, le taux de rémission définie par le mPDAI à la semaine 14 était de 31 % avec le vedolizumab et de 10 % avec le placebo (soit une différence de 21 points; 95 % [IC], 5 à 38 ; P = 0,01). Des différences numériques mais non significatives en faveur du védolizumab par rapport au placebo ont également été observées en ce qui concerne la rémission définie par le mPDAI à la semaine 34 (différence de 17 points; IC à 95 %, 0 à 35), et la réponse à la semaine 34 (différence de 22 points de pourcentage ; IC à 95 %, 2 à 40). Des événements indésirables sévères sont survenus chez 3 des 51 patients (6 %) du groupe védolizumab et chez 4 des 51 patients (8 %) du groupe placebo.
En conclusion, cet essai démontre qu’un traitement par védolizumab est plus efficace que le placebo pour induire une rémission chez les patients atteints de pochite chronique compliquant une AIA pour RCH, et que la rémission est observée chez 35 % des patients à 34 semaines contre 18 % dans le bras placebo (NS).