Après progression sous une chimiothérapie de première ligne à base de sel de platine, aucune étude n'avait démontré à ce jour l'intérêt d'un quelconque traitement dans les carcinomes épidermoïdes de l'œsophage avancés. C'est donc chose faite !
Une deuxième étude, également internationale, l'étude KEYNOTE-181, a évalué un autre anticorps anti-PD1, le pembrolizumab, versus une chimiothérapie à base de taxane ou irinotecan chez 628 patients avec cancer avancé de l'œsophage, dont 401 carcinomes épidermoïdes. Les résultats de cette étude, présentés au congrès de l'ASCO 2019 mais non publiés à ce jour, montrent également la supériorité de l'immunothérapie sur la chimiothérapie en termes de survie globale et de réponse objective dans le sous-groupe des patients avec carcinome épidermoïde (1).
Les résultats de ces deux études imposent ainsi clairement les anticorps anti-PD1 comme un nouveau standard de deuxième ligne des carcinomes épidermoïdes avancés. Le pembrolizumab a d’ores et déjà obtenu l'AMM aux Etats-Unis en juillet 2019 en 2ème ligne thérapeutique des cancers de l'œsophage (quelle que soit l'histologie) surexprimant PD-L1 en immunohistochimie (CPS≥10). Nul doute que le nivolumab devrait suivre ce chemin chez nos collègues d'Outre-Atlantique. Il faut cependant souligner que la très grande majorité (96 %) des patients inclus dans l'essai ATTRACTION-3 étaient asiatiques. Pourra-t-on extrapoler ces résultats à une population caucasienne ? Comme d'habitude, les enregistrements sont plus lents en Europe où il n'y a pas d'AMM à ce jour dans cette indication.
Références
1- Shah MA, Adenis A, Enzinger PC et al. Pembrolizumab versus chemotherapy as second-line therapy for advanced esophageal cancer: Phase 3 KEYNOTE-181 study. ASCO meeting 2019 Abstract 4010.